La faillite, une fin ou un début?
Salut Caroline Néron, quand j’ai vu le titre choc de TVA: Caroline Néron sur le bord de la faillite, c’était facile pour moi de me mettre dans ta peau et de m’imaginer aussitôt ce que les autres allaient penser de toi. J’espère que ce message va se rendre jusqu’à toi et jusqu’aux autres qui vivent la même chose que toi, que moi et qui finalement représente beaucoup plus d’entrepreneurs qu’on le pense. #Entrepreneur_MoiAussi
Demain est un grand jour…
Le jugement:
Même si c’était facile pour moi de me mettre dans ta peau, une part de moi s’est dit, bien voyons tout le monde va se dire une Dragon sur le bord de la faillite, qu’est-ce qu’elle faisait pour être Dragon. Je me rappelle même une chronique de Pierre-Yves McSween qui trouvait un peu simpliste ce que ça prenait comme background pour devenir Dragon quand Radio Canada annonçait l’arrivée de cette nouvelle Dragonne. J’étais d’accord avec lui et je trouvais que tu n’avais pas ta place à cette émission aussitôt dans ta carrière. Au final, ça n’a rien à voir…je t’ai jugé et j’espère que je ne le ferai plus. Je fais une formation à l’École d’Entrepeneurship de Beauce et la première chose qu’on nous a dite en arrivant est justement de ne pas juger. J’ai beaucoup appris sur moi-même dans cette formation, mais comme je t’ai jugé, on voit qu’il me reste un peu d’effort à faire avant ma graduation. Ça donne bien, car il me reste encore 2 modules…si j’arrive à les payer.
Je n’ai pas eu le choix d’écouter ton entrevu. Finalement, je ne me trompe pas. Tout ce que tu racontes, je l’ai vécu, je le vis encore et j’espère bientôt en être libéré. Ça ne me gène plus d’en parlé, car j’ai fait mon deuil sur ma situation.
Tout comme toi, j’ai vécu une année complète de marde, je dirais même un peu plus qu’une année. Sur le plan personnel, j’ai moi aussi inquiété ma blonde et mon entourage qui m’ont vu pleurer, cerné et mort de fatigue. Comme tu dis, ça peut faire des pressions sur une vie de couple. Heureusement, dans notre cas, ça ne nous a pas ébranlé. Ma blonde est extraordinaire! Et mes enfants surement encore trop jeune pour comprendre pourquoi je ne suis pas très présent avec eux. Faut dire que quand je suis là physiquement, ma tête n’y est pas vraiment. Quoique physiquement est un terme un peu exagéré, car mon fils de 3 ans dis maintenant qu’il manque d’énergie et qu’il est fatigué. C’est surement pas à la garderie qu’il a entendu ces mots là et ça me fait de la peine de penser que j’ai du le dire tellement souvent à ma blonde que ça fait parti de notre quotidien maintenant.
Demain est un grand jour.
Avec un peu de chance…
Une année de marde:
La situation de l’entreprise à commencée à chavirer vers la fin de sa 2e grossesse. Lorsque notre petite Pénélope est né en août 2017, je n’ai pas été en mesure de prendre de congé de paternité car j’ai du aller travailler, mais j’ai pris mes 5 semaines de RQAP pour toucher 70% de ma paie, car à la naissance de Pénélope, j’ai coupé mon vrai salaire pour laisser plus de flexibilité à l’entreprise et ne pas couper des postes. Donc, 5 semaines plus tard, notre unique revenu familiale était ce que touchait ma blonde sur la RQAP. On peut dire que ce n’était pas le meilleur timing, mais une fois qu’on devient parent, certaines priorités changent et l’important est d’avoir deux enfants en santé!
En mai 2018, ma banque commence à s’inquiéter et j’arrive au département des comptes spéciaux. C’était ma première expérience et je ne la souhaite à personne. Imaginez-vous être un athlète qui fait son entrée dans le stade à l’ouverture des Jeux Olympiques, vous avez travaillé si fort, vous êtes fiers d’atteindre votre rêve et vous êtes l’élite dans votre domaine. Et bien les comptes spéciaux c’est exactement l’inverse. Vous n’entrez pas dans un stade, il n’y a pas de frénésie, l’atmosphère est lourde et on dirait que le rêve d’être le meilleur dans son domaine s’éloigne… petit à petit.
Demain est un grand jour.
Avec un peu de chance,
Les Cartoucheux vont revivre de leur cendres…
Seul comme une bouteille à la mer:
On fait une restructuration durant l’été et plusieurs postes sont passés sous le tordeur. On était environ 75 employés à ce moment. On coupe les assurances collectives, on réduit de 2.5h la semaine de travail et je coupe même le café gratuit (sauf le vendredi). J’ai personnellement une mauvaise relation avec le café. Même si tout ce qui arrive est en parti de ma faute, je n’accepterais pas de voir une dépense de café de 10 000$ par année, alors que je n’avais pas eu de salaire durant presqu’une année complète. (En plus, je n’aime pas le café). Comme tu le dis Caroline, un moment donnée, on encercle toutes les dépenses plus ou moins inutiles et c’est fou le constat de tout ce qu’on peut payer de pas si essentiel que ça, surtout quand on est en mode survi. Je me rappelle un article où Pierre-Karl Péladeau mentionne qu’il en revenait pas de voir une dépense pour avoir fait des balles de golf au nom de la compagnie comme article promotionnel.
Bref, tu parles de ton image sur les réseaux sociaux, car c’est vrai qu’on cherche à montrer que tout va encore bien. On fait ça pour ne pas inquiéter les employés et les partenaires. Ce n’est que de l’hypocrisie. car au final en gardant ça pour nous, on ne protège personne et on ne fait que s’ajouter du poids sur les épaules. C’est peu ce que j’appelle le poids de la honte et ça vient avec le poid de la solitude. Pourtant, j’ai perdu 10lb en septembre en travaillant trop, alors j’aurais du me sentir plus léger, mais dans mon cas, je n’avais aucun poids à perdre et à la limite, prendre 10lb de plus ne m’aurait pas vraiment fait de tort.
Pour avoir parlé avec quelques entrepreneurs qui ont vécu la même chose, la majorité se sont sentis seul et souvent impuissant dans cette épreuve. C’est vrai que les gens autour de toi le savent, mais comme tu dis, c’est libérateur de l’annoncer et je pense que ça fait partie d’un cheminement. J’ai la chance d’être au Groupement des chefs d’entreprises et quand je leur ai annoncé la situation, j’ai manqué d’air. Même si la passion est là, on amène des gens avec nous. Des fois, on se demande si on est fou, car il y a certainement une grande part de folie dans la tête d’un entrepreneur. Quand ça va bien, c’est de la belle folie. Quand tout tombe, c’est notre responsabilité. Il faut mettre à pied de bonnes personnes. Si certaines erreurs sont fait par les autres, au final c’est toujours à nous d’assumer car c’est notre responsabilité.
Demain est un grand jour.
Avec un peu de chance,
Les Cartoucheux vont revivre de leur cendres.
C’est à notre tour d’en profiter,
De prendre notre élan…
L’échec retient la leçon:
J’ai bien aimé ton expression Caroline: l’échec retient la leçon. En effet, je pense qu’on peut parler d’échec quand il n’y aucun apprentissage. Mais, dans la mesure où on est capable d’en tirer une leçon, on fait erreur si on parle d’échec. Pour ceux qui l’ont vécu et le voit d’un oeil positif, on peut dire que c’est un apprentissage à fort prix! Comme, je suis un positif et que je garde le sens de l’humour malgré tout, je peux ajouter que vivre tout ça en même temps qu’une formation à l’École d’Entrepeneurship de Beauce, c’est un double apprentissage….(et au double du prix).
Aujourd’hui, si je suis capable d’en parler plus ouvertement, c’est que de cet apprentissage, je n’ai ni remord ni de regret. Mon mentor, Yves Barrette, m’a déjà dit: ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Alors, en 2019, je devrais êtr fort en tabouerre. Merci Yves Barrette pour nos précieuses discussions qui réussissent à me crinquer à chaque fois que j’ai une faiblesse. Au début de notre très récente relation, je ne savais pas à quoi m’attendre d’un mentor et je sais aujourd’hui que ça n’a rien à voir avec remonter une entreprise et c’est plutôt personnel. Tu me remets en question et tu poses les bonnes questions, malgré qu’on apprend encore à se connaître. Je reconnais pleinement la valeur du temps que tu m’accordes.
Demain est un grand jour.
Avec un peu de chance,
Les Cartoucheux vont revivre de leur cendres.
C’est à notre tour d’en profiter,
De prendre notre élan.
Nos connaissances sont acquises, notre chemin est tracé.
C’est à nous de saisir cette opportunité…
Je repars à huit et pas à zéro!
En fin de compte, ce n’est pas une fin, c’est une opportunité que j’ai de repartir à zéro. Sur une échelle de 1 à 10, je devrais plutôt dire que c’est une opportunité de repartir autour de 8, car je connais déjà le domaine, les clients, les fournisseurs, les processus et tout le savoir faire que j’ai accumulé depuis la création de l’entreprise en 2006. Pour rajouter un peu de poids dans la balance, il ne faut pas négliger ce qui ne s’achète pas: Les Cartoucheux. Nous en avons perdu un peu dans les derniers mois et c’est compréhensif, car chacun gère le stress à sa manière et il ne faut pas les juger. Par contre, ceux qui sont encore là à se battre avec moi encore en ce 30 janvier 2019, après plusieurs mois de sacrifices et à un jour de l’ouverture des enveloppes…ceux-là sont les combattants qui participeront à notre nouvel avenir. La faillite, ça fait m’a fait peur le premier jour où on m’a prononcé ce mot. Maintenant, ça me dérange, mais j’ai réussi à passer outre et ne pas m’y arrêter.
Demain est un grand jour.
Avec un peu de chance,
Les Cartoucheux vont revivre de leur cendres.
C’est à notre tour d’en profiter,
De prendre notre élan.
Nos connaissances sont acquises, notre chemin est tracé.
C’est à nous de saisir cette opportunité.
On réinitialise le compteur, mais on n’est pas des zéros.
L’échec, selon moi, c’est de rester les bras croisés.
La meilleure opportunité est souvent celle qu’on ne prévoit jamais. Vous avez surement déjà entendu que le meilleur plan est le plan B! Un ami m’a recommandé ce film et si vous ne l’avez jamais vu, ça vaut la peine de le voir: Collateral Beauty (Beauté cachée en français). Ça fait réfléchir!
Matthieu Laroche
Président de Cartouches Certifiées ou d’une nouvelle aventure
Salut Mathieu,
Lâche pas, pas évident mais je suis certain que tu seras capable de te reorganiser d’une façon ou d’une autre!
Karl Choquette
ben bon pour toé ça t’apprendera a traiter les employés comme des singes même si t’a le même coefficient de cerveaux qu’un singe
taime tellement sa te vanter, vante toé la ben fait de crisser mon camp de s’entreprise de marde avant ke tu fasse faillite lol
on te prenais jamais au sérieux en passant kand tu passait en bas