J'ai notamment une vieille carte de la Corse annotée de sa main et la bague qu'il portait au doigt lors de son sacre. Après les avoir secourus comme hommes, nous les tuâmes comme Français » (31). Face aux transformations radicales de la métropole, cette torpeur sociale prend la dimension d'une paralysie. Qu’importe par quelles mains elle nous est venue ? Une légende veut que la tour soit restée fendue après une tentative d’explosion effectuée par Bonaparte. 20000 Ajaccio Pratiquement toutes les maisons d’édition proposant des guides touristiques offrent au moins un ouvrage sur la Corse ! Il débute rue Saint-Charles devant leur maison familiale. On apportait le lait, les fromages de chèvre, même la viande de boucherie ne se payait pas. Même s’il quitte Ajaccio à l’âge de neuf ans, effectue quelques séjours au début de l’âge adulte et ne revient pour la dernière fois qu’en 1799, de retour d’Egypte, il aime sa cité natale. L’ingénieur Jacopo Frattini fut envoyé à Ajaccio afin d’ajouter à la citadelle un solide bastion du côté de la mer et un large fossé fut creusé ce qui la sépara de la ville. Le neveu de Napoléon Ier incarne la modernité. Mais son rêve d’une Corse indépendante se heurta aux divisions des différentes factions politiques. Après Ponte Nuovo prendre la D71 pour y parvenir. La citadelle Résister. Comme Stendhal l’a mentionné, Letizia y ressentit les premières douleurs de l’accouchement et certains allèrent même jusqu’à prétendre qu’elle accoucha sur les marches de l’église. A mi chemin entre Ajaccio et Corte, notre prochain circuit, le chef-lieu du canton de Celavo-Mezzana, Bocognagno, mérite un arrêt. Téléphone : 04 95 46 26 70 – Site web, Musée du Capitellu Ce fut sa première action indépendante. (BML) L’indépendance corse était sérieusement menacée. Il est fait mention dans cette première partie du musée du voyage de Mérimée en 1839 et aussi de l’excursion effectuée en 1887 par le prince Roland Bonaparte, président de la Société française d’anthropologie et membre de la Société des Traditions populaires. Berger-Levrault, 1975. Le gouverneur de Bastia, Barrin, envoie le commandant Gaffori à Ajaccio. © Fondation Napoléon 2020 ISSN 2272-1800. Guide Bleu Corse, Hachette ; Guide Gallimard Corse-du-Sud, ; Guide Gallimard Haute-Corse ; Corse, Lonely Planet ; Guide du routard Corse, Hachette ; Guide vert Corse, ; etc. Il s'agit de la glorification de la fuite, de la vie dans le maquis et de la résistance à l'envahisseur, thèmes chers aux « bandits d'honneur » corses. Il s’agit surtout des villages où des proches de l’Empereur virent le jour : Bisinchi du canton de Morosaglia où naquit l’abbé Ange Vignali (1784-1836) qui donna l’extrême onction à Napoléon, reçut son dernier soupir et conduisit la cérémonie funèbre à Sainte-Hélène ; Lama, lieu de naissance de Jean Noël Santini, fidèle qui suivit Napoléon en exil et finit sa vie comme gardien du tombeau de l’Empereur aux Invalides ; Morsiglia où se trouve encore la maison natale du Dr Antommarchi, médecin de Napoléon à Sainte-Hélène ; Bastelica où naquit Nunzio François Costa (1763-1832) qui participa à l’expédition de Sardaigne avec Bonaparte et qui aida Letizia et ses enfants à fuir Ajaccio. Voici quelques circuits faciles à effectuer toutefois en respectant les précautions d’usage (eau, protection contre le soleil et bonnes chaussures !). Le premier étage s’intéresse au développement industriel de la Corse dans la deuxième partie du XIXe siècle, au renouveau des Confréries et à l’expansion du tourisme dans l’île de beauté. Ce sera son tout premier document politique. La rue Bonaparte débouche sur la place du maréchal Foch où se trouve, outre la statue de Bonaparte aux Lions sur laquelle nous reviendrons dans le circuit suivant, l’Hôtel de Ville appelé aussi « La maison Carrée » par les Ajacciens. Les ruelles étroites et les bâtisses austères construites de façon rudimentaire sur des pentes parfois très raides ont conservé leur aspect villageois. On peut encore citer Olmeta-di-Tuda et la Porta où naquit et vécut Horace Sébastiani, général de division qui servit à Austerlitz, en Espagne, en Russie et pendant la campagne de France, ou Soveria où se trouve la maison natale de Jean-Baptiste Cervoni, général de division tué en 1809 à Eckmühl. Le futur Empereur reçut le baptême le même jour que sa soeur Maria-Anna, née en 1771 et qui décédera cette même année. (…) Mais aujourd'hui, la scène a changé, il faut aussi changer deconduite. Le point de départ se situe place du général Foch devant la Fontaine des Quatre Lions. Or, si l’enfance est la clé de voûte d’une existence, celle de Napoléon est d’autant plus fascinante qu’elle nous mène aux origines de la légende. Défenseur des libertés, partout où il passe, Napoléon fait florès. Il se marie avec la belle Maria Letizia et ils ont huit enfants : cinq garçons et trois filles. Ils faisaient partie des nantis de l’île mais sans ostentation, sans aucun luxe superflu. Sur le versant est, les quartiers de la vieille ville s’échelonnent au pied des remparts de la citadelle qui, perchée au sommet d’un piton rocheux, domine le confluent de trois torrents, le Tavignagno, la Restonica et l’Orta. Ils y sont habitués et en sont habités. Hier complices, adversaires aujourd'hui, ils se retrouvent en complet désaccord (63). Ses essais témoignent de son éveil intellectuel et du cheminement de sa pensée. Ce n’est que dans le premier quart du XVIIIe siècle que l’île essaya de se libérer du joug de ses occupants. Le jeune Napoléon y découvrit des auteurs qui l’accompagnèrent tout sa vie : Plutarque, Homère et Virgile pour ne citer qu’eux. En prenant la rue Miss Campbell puis la rue Gabriel Péri, on rejoint le front de mer et le casino érigé en 1934. Cette réflexion du jeune Napoléon Bonaparte résume bien la personnalité de l’enfant durant ses années de formation passées sur le territoire français. C'était à l'époque où il projetait d'écrire l'his-toire de la Corse. Il s’organisait autour de trois rues disposées en éventail : la strada del Domo (rue Forcioli-Conti), la strada San Carlo (rue du roi de Rome) et la strada dritta (rue Bonaparte) où se situait la porte d’entrée de la ville. * Nasica, Mémoires sur l’enfance et la jeunesse de Napoléon, 1852. Au bout, fut le départ définitif de Napoléon de Corse (70). Napoléon et la Corse, Collectif, Albiana Eds. Les passions peut-être, la violence sans doute. Sa nature profonde corse remontait à la surface pour lui inspirer tractations, arrangements et alliances lui permettant de ne pas quitter le devant de la scène. Sept mois après (21 déc.) Sa propre histoire ne se détachera plus de l'histoire de France. La ville devint alors le lieu de villégiature des Anglais attirés par la douceur du climat et séduits par la beauté sauvage de la nature. Décidé à s'emparer de l'essentiel et à ne reculer devant aucune difficulté, il ne reprendra plus ses anciennes couleurs. Depuis, le château est inhabité et interdit à la visite même extérieure. De ce palais commandé par Catherine de Médicis à Philibert de l’Orme en 1564, il ne restait plus que le gros oeuvre que la Chambre des Députés décida de démolir en 1882 contre l’avis du baron Haussmann, député de Corse et tenant de sa restauration. Barrin intime à Bonaparte l'ordre de quitter Bastia. La restauration complète du bâtiment fut achevée en 1799 tandis qu’un nouveau mobilier – toujours en place – était acheté à Gênes et à Marseille. Le parcours du musée se fait en deux étapes. (Les ouvrages consultables à la Bibliothèque Martial-Lapeyre, Fondation Napoléon sont notés : BML) * James Boswell, Etat de la Corse, 1769, reprint Editions Jeanne Laffitte, 1977. Le nom de cette cité extra-muros est resté attaché à la rue du cardinal Fesch. Emprunter l’avenue du premier Consul pour parvenir place du général de Gaulle, ancienne place du Diamant. L’implantation d’une colonie génoise au XIIe siècle donna son essor à la ville. Cette volonté de saluer une dernière fois les compagnons de son enfance et de sa jeunesse témoigne du noble attachement et de la sincère gratitude de l’Empereur envers ses compatriotes. (BML) Napoléon conçoit encore son destin dans le cadre de la Corse « Tout ceci, écrira-t-il, se terminera par notre indépendance ». L'imaginaire attisé par la jeunesse ne pouvait qu'enflammer davantage son attachement pour la Corse et exalter l'audace de ces bandits/patriotes (53), nourris, aidés et protégés clandestinement par la population, menant au fond des bois une vie ardue de renoncement et d'abandon. Cette situation exceptionnelle fit de la ville l’enjeu des luttes de pouvoir qui déchirèrent l’île. Le 30 novembre 1789, le couperet tombe. Le système de défense ainsi mis en place visait à lutter contre la piraterie, véritable fléau qui dévastait régulièrement les plaines littorales. Cette route littorale qui conduit jusqu’à la pointe de la Parata fut aménagée à la fin du XIXe siècle quand le tourisme commençait à se développer. Le premier membre de la famille établi en Corse, Francesco, était surnommé le Maure de Sarzane, du nom de la petite ville de Ligurie en Italie dont lui et les siens étaient originaires. Outre ses richesses architecturales, la région d’Ajaccio possède une faune et une flore encore préservées. Ces initiatives lui vaudront de solides haines. En poursuivant un peu dans la rue Fesch, on observe au n° 44, à proximité de la maison natale de celui que l’on surnommait le « Napoléon de la romance », Tino Rossi, une plaque commémorative évoquant l’opposition de Bonaparte à Paoli. Plus loin, au 2 cours du général Leclerc, une riche écossaise, Miss Campbell, fit construire une église anglicane en granit du pays. S’opposant au gouvernement républicain en 1796, il dut s’enfuir en Angleterre puis à Vienne. Une terrasse fut aménagée autour du château et bordée d’un garde-corps en ferronnerie provenant du château de Saint-Cloud, détruit lui lors d’un bombardement prussien en 1870. Le chemin conduit jusqu’aux plages de Capo di Feno par un sentier en corniche qui domine la mer de 50 m. Les points de vue sur les Iles Sanguinaires y sont nombreux et magnifiques. Ils participèrent également à la pose de la première pierre d’une nouvelle cathédrale qui ne fut jamais réalisée. Les statues de bronze sont respectivement l’oeuvre de Barye, Petit, Thomas et Maillet. Le point commun de tous ces Corses fut sans doute leur extrême fidélité à l’Empereur ; la plupart le suivirent d’ailleurs en exil et au soir de sa vie, Napoléon se souvint de nombre d’entre eux. Issu de la petite noblesse, Napoléon en fut. Napoléon savoure sa première victoire. Au niveau du panneau indiquant le village, emprunter le sentier à gauche qui conduit à une vieille demeure traditionnelle en schiste et lauzes, des matériaux typiques de cette région de la Castagniccia si belle à l’automne quand les forêts de châtaigniers se parent de couleurs chatoyantes. Elle témoigne des nouvelles conceptions qui se firent jour en matière d’urbanisme à la fin du XVIIIe siècle et qui prônaient un rationalisme nouveau tout en s’inspirant des villes de l’Antiquité : goût des grandes artères, rues se coupant à angle droit, place carrée très dégagée pour les cérémonies et les fêtes, symétrie, etc. » Encyclopédies régionales « , Editions Christine Bonneton, 1992. * Maurice Bartoli, Pasquale Paoli, père de la patrie corse, 1866, Albatros, 1974. Il s’agit de l’Impératrice Eugénie qui, lors du retour de Suez en 1869 où elle avait inauguré le canal, s’abrita d’une tempête dans le petit port. Avec Napoléon III, “la Corse entre à sa façon dans l’ère industrielle” (Jean-Marc Olivesi). Tous les autres enfants du couple Bonaparte naquirent également dans cette demeure à l’exception de Joseph dont nous rencontrerons la maison natale à Corte. Nous gardons en revanche plusieurs autres textes de Napoléon consacrés à la Corse, dont surtout « Sur le Corse » (le tout premier manuscrit, rédigé à l'âge de dix-sept ans), « Sur l'histoire de la Corse » (écrit en 1787), « Nouvelle Corse », « Lettre à M. Giubega » et « Lettres sur la Corse à l'Abbé Raynal » (1789-1790). Sa Corse a des allures de paradis terrestre. De la Tour de la Parata construite en 1608 pour défendre la côte contre les pirates barbaresques, la vue sur le golfe et sur les îles sanguinaires, célèbres pour leurs couleurs qui s’enflamment au coucher du soleil, est absolument magnifique. De cette époque date la formation du premier Castrum dont il ne reste aujourd’hui que des traces. Oppressée par les conquistadors de tout poil dont les Phocéens (10), les Romains (11), les Sarrasins (12), Pise (13) et les Génois (14), depuis 1768 sa Corse natale étouffe sous le « joug français » (15) qu'il désire secouer, fidèle à Paoli, son maître, son dieu (16). Le schisme entre les deux hommes prend la valeur d'un symbole. Cette grande artère fut prolongée en 1862 et reçut le nom de Joseph Grandval, un industriel marseillais d’origine corse. C'est une onde de choc. Ce premier exil loin de la terre natale, cette séparation d’avec les siens devaient durer huit longues années. Conditionnée par les teintes conservatrices et archaïsantes de ses traditions ancestrales, repliée sur elle-même et attachée à ses anciennes structures et à sa nature première, forte de l'endurance à la douleur de ses plaies jamais cicatrisées et marquée par les images de ses villages razziés et brûlés et de ses populations massacrées et rendues esclaves lors des guerres qui ont dévasté la Corse (39), sa communauté est prête à déclencher les luttes les plus atroces pour préserver la transcendance de l'île. Ajaccio, Albiana, 2015. L'autre, le non-Corse, est forcément un barbare, un colonisateur. Depuis, cette colonne qui devait supporter la réplique de la statue de Seurre conservée aux Invalides, gît sur ce terrain déserté. Présentation de l’exposition Qu’il s’agisse de la masse du bâtiment dans l’espace urbain, du décor de ses façades et du rythme des baies, du plan, de la distribution intérieure, les…. Le premier de ces sites se trouve sur la route des Sanguinaires en prenant la sortie ouest de la ville. Il ajoutait ensuite » Vous quittâtes notre île et avec vous disparut l’espérance du bonheur, l’esclavage fut le prix de notre soumission. Dans le pathos exaltant la patrie, Napoléon y passe en revue des héros corses (73), parvenus à régner « à force d'intrigues et d'assassinats » (74), et avec cet éclatant défilé, il brosse l'histoire de l'île. L'on sent, sur ces pages, un effort désespéré de Napoléon de garder intactes ses mirages car il soupçonne la vérité mais n'ose l'avouer. L'esprit corse et la méthode corse marquent la vision politique, l'attitude et la morale. Il s'agit d'une prise de conscience définitive et salvatrice. Il est trop jeune pour savoir que tout lecteur averti lira plutôt entre les lignes. Napoléon eut pour parrain Laurent Giubeca, procureur du Roi et pour marraine sa tante, Gertruda Paravicini. La Corse, elle, a barré la route à cette hécatombe. « Ses habitants seront régis par la même Constitution » que les Français du continent et « dès ce moment le Roi est supplié d'envoyer tous les décrets de l'Assemblée nationale à l'île de Corse » (61). On se souvient qu'elle a reçu Marbeuf (90). * Anna Maria Salone et Fausto Amalberri, La Corse. Découverte littéraire de la Corse Après avoir mis les deux départements hors-la-loi, Napoléon place le gouvernement de la Corse aux mains des militaires, qui commettent des exactions. En quittant Bastia, prendre la D 80 en direction du Cap Corse. © Textes et images (sauf mention contraire) Fondation Napoléon – Karine Huguenaud, 1998 ; mise à jour : mai 2019. Il s'agit de la violence protestataire, dirigée contre le pouvoir en place mais aussi de la violence revendicatrice. Colon Fora !, tague-t-on sur les murs en Corse. * Roger Caratini, Histoire de la Corse, Bordas, 1991 (BML) Prendre à droite au croisement de la route d’Appietto puis s’arrêter à la chapelle San Chirgu. Le mal y est souvent pris pour le bien qui brille de toutes ses vertus dans le sang et dans la vengeance. Il est vrai que beaucoup mettent en avant la fascination du jeune garçon pour la Rome antique, au point que lors de jeux organisés par l’abbé Recco, le prélat qui fut chargé de l’instruction des frères Bonaparte à Ajaccio, Napoléon refusa catégoriquement de faire partie du camp des Carthaginois car seul le camp des Romains pouvait être le vainqueur. Plusieurs membres de la famille Pozzo di Borgo furent inhumés ici ainsi que Pascal Fiorella, général de Brigade en 1795 passé au service de la République italienne, sénateur du Royaume d’Italie en 1809.
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